Bien que les intermittents du spectacle bénéficient du statut de salarié, leurs droits en matière de médecine du travail restent largement méconnus. Pourtant, le suivi médical est essentiel pour prévenir les risques professionnels, assurer un accompagnement adapté, et encadrer des situations telles qu’un arrêt de travail. Ce dispositif, obligatoire pour tous les employeurs, s’applique aussi aux contrats courts et aux cachets. Dans cet article, nous détaillons les obligations légales, les démarches à suivre, et les recours possibles pour garantir une véritable protection de la santé au travail dans le secteur culturel.
1. Médecine du travail : que dit la loi pour les intermittents ?
Un régime spécifique, des droits salariés à part entière
Être intermittent du spectacle, c’est enchaîner les contrats courts, travailler avec plusieurs employeurs, parfois dans des conditions physiques exigeantes. Au regard du droit du travail, les intermittents sont avant tout… des salariés.
À ce titre, ils bénéficient des mêmes droits que tout autre salarié, notamment en matière de santé au travail. La loi (articles L4621-1 et suivants du Code du travail) impose en effet à chaque employeur de garantir un suivi médical adapté à ses salariés, y compris en CDDU, même très courts. Le but : prévenir les risques professionnels, détecter d’éventuelles inaptitudes, et assurer la protection de la santé physique et mentale au travail.
Concrètement ? Cela signifie qu’un producteur, une compagnie ou une maison de production audiovisuelle a l’obligation d’affilier l’intermittent à un service de prévention et de santé au travail (SPST), et de veiller à la réalisation des visites médicales obligatoires. Le type ou la durée du contrat ne change rien à cette règle.
Les visites médicales obligatoires
Plusieurs rendez-vous médicaux sont prévus par la réglementation (article R4624-10 du Code du travail), selon le parcours et la situation du salarié. Voici les principaux cas à connaître :
1. La visite d’information et de prévention (VIP) à l’embauche
- Elle doit être organisée dans les 3 mois suivant le début du contrat (ou avant pour certains postes à risque).
- Elle est valable pour plusieurs employeurs, si les emplois et conditions de travail sont similaires.
- Elle permet de faire le point sur l’état de santé général et les spécificités du poste.
2. La visite périodique
- À renouveler tous les 5 ans pour les postes « standards ».
- Réduite à 3 ans pour les postes présentant des risques particuliers (bruit, port de charges, exposition à des produits, etc.).
- Elle permet de suivre l’évolution de la santé du salarié, de conseiller sur la prévention, et d’actualiser les conditions d’aptitude.
3. La visite de reprise après un arrêt
- Obligatoire après un arrêt de travail de plus de 30 jours pour maladie ou accident non professionnel.
- Organisée par l’employeur dès la reprise du travail.
- Objectif : vérifier que le salarié est apte à reprendre son poste ou envisager des aménagements si nécessaire.

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2. Qui est responsable de l’inscription à la médecine du travail ?
L’employeur, même pour une journée
Dans le cadre d’un contrat d’usage, d’un cachet ou d’un CDD classique, l’employeur reste pleinement responsable du suivi médical de ses salarié·es, même si le contrat ne dure qu’une journée.
C’est donc à chaque employeur (producteur, compagnie, prestataire technique, agence de booking…) de :
- affilier l’intermittent à un service de prévention et de santé au travail (SPST),
- organiser la visite médicale d’information et de prévention (VIP),
- conserver la preuve de cette démarche.
📌 Bon à savoir : si l’intermittent a déjà passé une visite d’embauche pour un poste similaire dans les 5 dernières années (ou 3 pour les postes à risques), celle-ci peut être reconnue comme équivalente, à condition que les conditions de travail soient comparables (article R4624-15 du Code du travail).
3. Comment un intermittent peut-il consulter la médecine du travail ?
Un droit, même sans convocation
Si l’employeur ne prend pas l’initiative d’organiser la visite médicale, l’intermittent peut contacter directement un service de santé au travail pour demander un suivi. C’est un droit prévu par le Code du travail (article R4624-34).
Il suffit de fournir un bulletin de salaire ou un contrat récent pour justifier de son activité salariée.
Cela peut permettre de :
- demander une visite médicale de suivi,
- faire reconnaître un problème de santé lié au travail,
- ou anticiper un aménagement de poste (notamment pour les métiers physiques ou soumis à un risque sonore, postural, etc.).
📄 Pièces à fournir : un bulletin de salaire récent, un contrat de travail ou une DPAE suffisent généralement pour justifier de sa qualité de salarié.
À qui s’adresser concrètement ?
Tout dépend du service auquel l’employeur est affilié. Il peut s’agir :
- d’un service interentreprises de santé au travail (SIST) comme le CMIE ou des structures régionales (ex : APST Grand Est, AST Sud…),
- ou, de plus en plus, de services spécialisés dans le secteur culturel, comme Thalie Santé (voir partie précédente).
Et en cas d’urgence ou de doute ?
Si l’état de santé est préoccupant, ou si une situation de travail semble problématique, il est possible de :
- saisir directement le service de santé au travail dont on dépend,
- demander une visite à la médecine du travail à sa propre initiative (article R4624-34 du Code du travail),
- ou, en dernier recours, solliciter le médecin du travail via l’inspection du travail si aucun suivi n’a été mis en place.
4. Thalie Santé : un service dédié aux professionnels de la culture
Une médecine du travail pensée pour les métiers artistiques
Créé pour répondre aux réalités du spectacle vivant, de l’audiovisuel, du cinéma et de la culture au sens large, Thalie Santé est un service de prévention et de santé au travail (SPST) spécialisé dans le secteur culturel.
Son objectif : proposer un suivi médical cohérent, même pour les salarié·es aux parcours fragmentés et aux employeurs multiples, comme les intermittents du spectacle.
Pour les employeurs :
- Adhésion simple, ouverte à toutes les structures culturelles.
- Gestion centralisée des obligations médicales (visites d’embauche, suivis périodiques…).
- Conseils en prévention des risques liés aux métiers artistiques (bruit, fatigue, ergonomie…).
Pour les salarié·es intermittents :
- Accès facilité à un suivi médical adapté.
- Médecins sensibilisés aux conditions de travail spécifiques du secteur.
- Accompagnement possible en cas d’inaptitude, arrêt prolongé, problématique psychosociale.
FAQ : Médecine du travail et intermittents
- Est-ce que je peux moi-même prendre rendez-vous sans passer par l’employeur ?
Oui, dans certains cas. Notamment si vous avez déjà été affilié, ou si vous suspectez un problème de santé lié à votre travail.
- Et si je travaille une seule journée sur un projet ?
La loi est claire : même pour un CDD d’un jour, l’employeur a l’obligation d’organiser la visite. En pratique, peu le font, mais vous pouvez l’exiger.
- À qui m’adresser pour savoir si je suis bien suivi ?
Il faut vous rapprocher du service de santé au travail auquel votre employeur est affilié. Sinon, vérifiez sur vos contrats ou demandes de DPAE si un service est mentionné.
- Que faire si je suis inapte à un poste ?
Vous devez passer une visite de reprise. L’inaptitude peut entraîner un reclassement ou une fin de contrat, mais encadrée juridiquement. Sans médecin du travail, c’est impossible.
- Je travaille pour plusieurs employeurs : un seul suivi suffit ?
En principe non, chaque employeur doit organiser son propre suivi. Mais certains services mutualisent la prise en charge (par ex. pour les festivals ou structures adhérentes au même centre).
Ressources complémentaires
- Arrêt de travail des intermittents : droits, démarches, indemnisation
- Visite médicale pour les intermittents du spectacle : tout ce qu’il faut savoir
- Focus sur Thalie Santé (CMB), la médecine du travail des intermittents

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