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Interview de Manon Ayçoberry  – cofondatrice de la compagnie L’ONDE

22 septembre 2025

Pouvez-vous vous présenter ?

“Je suis Manon Ayçoberry, metteuse en scène, comédienne et responsable artistique de la compagnie L’ONDE. 

Je suis diplômée de Sciences Po Paris et je me suis formée à l’art dramatique et aux musiques actuelles au Conservatoire Erik Satie (Paris 7ᵉ). J’ai développé ensuite une pratique artistique qui croise spectacle vivant, recherche documentaire et expérimentation sonore.”

Attachée à un théâtre engagé, nous travaillons au sein de la compagnie à interroger ce qui lie l’intime au politique, le corps aux idées, le réel à la fiction.

Quelle est l’histoire de la création de la compagnie ? 

“Nous avons fondé la compagnie L’ONDE avec des camarades rencontré·e·s au Conservatoire Erik Satie, avec qui s’est créée une vraie complicité artistique, et qui participent de toutes les étapes de la création de nos projets. 

L’idée était de créer un espace où différentes pratiques — théâtre, musique, documentaire, performance, arts martiaux — puissent se rencontrer et se décloisonner. Dès notre premier spectacle, Entre les deux il y a Gênes, le projet de la compagnie s’est ancré dans une esthétique du réel, mêlant témoignages, récits et archives.”

Nous pensons le théâtre comme un espace d’infraction politique – capable de questionner et de faire résonner ce qui traverse notre siècle.

Spectacle Entre les deux il y a Gênes / Crédit photo : Eric Bobrie

Pourquoi s’appelle-t-elle “L’ONDE” ? 

“L’ONDE c’est un phénomène physique qui se propage, que ce soit une onde aquatique, sonore ou une onde de choc. Notre compagnie s’intéresse aux mouvements entre les corps, entre les idées… 

Dans nos spectacles nous nous emparons du réel et nous questionnons comment celui-ci nous affecte. C’est pour toutes ces raisons que ce nom s’inscrit dans notre démarche artistique et d’actions culturelles.”

Quelles sont les thématiques que vous traitez dans vos pièces ? Pourquoi ?

“Nous abordons régulièrement les questions de violences — violences sociales, violences policières, violences familiales, violences sexistes et sexuelles — et de réparation. Nous sommes aussi porté·e·s par les enjeux du corps, des luttes de classe, des trajectoires de genre, et de la façon dont l’intime s’inscrit dans l’histoire collective.”

Ces thématiques permettent de construire des ponts entre le public et ce qui est souvent tu, et de proposer un théâtre qui soit lieu de partage, d’émancipation, et de réflexion.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre profession ? 

“Ce qui me touche beaucoup dans nos métiers, c’est le moment où l’on débute les répétitions d’un nouveau projet, et que quelque part le spectacle existe déjà, il est fait de toutes les potentialités, de tous les hasards, de tous les moments que l’on partage en équipe, et il ne tient qu’à nous de le rencontrer. J’aime ce travail de recherche collective, où chaque idée, chaque geste, chaque proposition vibre et transforme la possibilité d’une rencontre avec le public.”

Quel a été votre projet le plus marquant ?

“Nous venons de créer notre spectacle Deux ou trois choses dont je suis sûre, d’après un texte autobiographique de Dorothy Allison, romancière américaine, lesbienne et féministe. Ce projet m’a particulièrement marquée non seulement par la puissance du texte, mais aussi par la manière dont il nous a demandé de penser le plateau collectivement : trois comédiennes, une musicienne, l’intégration de la musique, du mouvement martial inspiré du karaté, du texte, des silences. C’est un projet qui engage pleinement l’interprétation, qui exige une présence forte autant dans les mots que dans les silences ; et à travers celui-ci j’ai vraiment senti que je trouvais mes appuis comme artiste, tant dans ma démarche esthétique que politique de metteuse en scène.”

Spectacle Deux ou trois choses dont je suis sûre / Crédit photo : Vincent Muller – Agence culturelle Grand Est

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jcb jj

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