Interview

Interview – Maxime Ganné, directeur artistique et metteur en scène de la Compagnie de l’Oriel

16 mai 2022

👋🏼 Qui êtes-vous ? Présentez-nous la Compagnie de l’Oriel

Je m’appelle Maxime Ganné, 26 ans, directeur artistique et metteur en scène de la Compagnie de l’Oriel.

Après des études de médecine et de biologie, je me suis rapidement tourné vers le théâtre, ma première passion. En 2019, j’obtiens mon diplôme de comédien des Conservatoires des Hauts-de-France. Puis en 2020, une maitrise en Arts de la Scène et du Spectacle Vivant à l’Université de Picardie Jules Verne.

Dans le cadre de mes études, j’ai eu la chance de co-mettre en scène le semi opéra King Arthur de Henry PURCELL au Safran, une expérience qui m’a donné le goût de la direction de projet et de la mise en scène. En 2019, je mets en scène La Neige est de plus en plus noire au Groenland de Yann VERBURGH, mon premier spectacle, avant de fonder en septembre 2020 la Compagnie de l’Oriel, à Amiens.

S’il fallait définir la compagnie, je dirais qu’elle est ouverte sur le monde et sur ses actualités (sociales comme environnementales), qu’elle offre des histoires propres à nourrir les débats qui animent la société et à susciter de nombreux échanges. Je crois que son esthétique visuelle participe d’une atmosphère souvent pleine de rêveries, soutenue par de fortes références à d’autres disciplines artistiques : arts de la marionnette, cirque, danse, cinéma…

Un « oriel » est une fenêtre en encorbellement, un bow-window en somme. J’aime à penser que cette compagnie est à l’image d’un oriel, qu’elle offre de multiples facettes sur lesquelles se reflètent les images de la société, mises en lumière par la magie du théâtre.

L’Accident de Bertrand, pièce écrite par Émilie LECONTE, est la première mise en scène de la Compagnie de l’Oriel.

Bertrand est un jeune homme sans histoire, il passe son temps à confectionner ses propres confettis car « on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle ». Il se retrouve pourtant subitement immobilisé au sol, pour une raison inconnue et indéterminée. Cet événement inopiné ne manque pas d’intriguer son entourage, qui trouve enfin à Bertrand un caractère intéressant.

Le texte met en exergue l’effervescence d’une société dans laquelle il est mal vu de s’immobiliser, où l’activité est préférable à la passivité, où les contre-courants n’ont pas vocation à exister. L’égoïsme prend le dessus sur l’altruisme, chacun tente de servir ses intérêts, le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

🎭 Quels sont les futurs projets de la compagnie ?

Nous allons poursuivre la diffusion de notre première mise en scène, L’Accident de Bertrand. Cependant, je travaille actuellement à l’écriture du second spectacle de la compagnie, Anthropocène (titre provisoire), une pièce sur le climat, la science et la citoyenneté. Je vais à la rencontre de résidents de quartiers, de scientifiques, d’étudiants et d’élèves de classes primaires afin de récolter leurs paroles et leurs inquiétudes quant à l’avenir climatique.

Il s’agira d’un spectacle à choix multiples, un spectacle dont vous êtes le héros en quelque sorte, c’est à dire que l’histoire du spectacle évoluera en fonction du vote des spectateurs. Ainsi, à la manière des scientifiques qui envisagent plusieurs scénarios pour les décennies et siècles à venir, nous allons écrire plusieurs histoires qui ne prendront forme qu’après les choix du public.

Bien sûr, nous devons aussi poursuivre le développement de la compagnie, sa structuration et obtenir de plus larges soutiens, sans quoi nous ne pourrons pas continuer notre travail de création.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre travail ?

Je débute dans la profession, j’ai encore beaucoup à découvrir, mais je crois que ce sont les répétitions que je préfère. Ce sont des moments de rencontre, de partage, où les équipes artistiques se croisent et fabriquent ensemble les images qui feront le spectacle. C’est un moment d’accomplissement, d’émulation aussi, où tout devient concret, où tout prend vie.

J’aime particulièrement l’aspect éclectique de mon travail : je fais se rencontrer les genres, différents corps de métier, dans le but de transporter les spectateurs.

🌎 Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment ?

Avant tout, je crois être inspiré par le monde qui m’entoure. Je suis assez soucieux du sort de la planète et des individus qui la peuplent. Je nous sens impuissants, ignorants peut-être, et désabusés surtout. Dans ces conditions, difficile de ne pas penser à l’avenir.

Alors je me documente, je chercher à comprendre comment nous en sommes arrivés là pour tenter de comprendre où nous allons, en toute humilité. La seconde création de la compagnie vient de là, d’une envie de comprendre collectivement et de partager le savoir.

💌 Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Que les débuts d’une compagnie sont durs, alors si l’envie vous vient de nous écrire, pour un conseil, pour parler des projets en cours et à venir, pour un soutien ou tout simplement pour un mot amical, je me ferais un plaisir de vous lire. 😉

A plusieurs on se sent plus fort !

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