Interview

Interview – Anaïs Jamet, directrice artistique de Watsu Sound

13 juillet 2021

👋🏼 Qui êtes-vous ? Présentez-nous Watsu Sound

« Bonjour, je m’appelle Anaïs Jamet, je suis chanteuse et musicienne dans différents projets, plutôt orientés musique actuelle, musique du monde et bien sûr spectacle jeune public avec Watsu. J’anime des activités pédagogiques autour de la petite enfance et de la périnatalité à travers des ateliers de chant périnatal et chant parent-enfant. 

Depuis 2012, je suis également porteuse de l’association Watsu Sound en collaboration avec François Lemaire. Ensemble, on développe les projets de la structure.

Watsu est axé sur le développement de projets musicaux professionnels orientés sur des activités pédagogiques et plus spécifiquement à la petite enfance et à la dimension familiale. Aujourd’hui, la structure s’articule autour de trois pôles : Allume le son, Monte le son et Du bon son

Allume le son, propose essentiellement des actions musicales pour tout ce qui concerne la petite enfance, les familles, les jeunes parents, soit toutes les activités comme le chant prénatal, le chant parent-enfant, le chant avec bébé.  Un peu toutes les actions qui vont être au tout début de la vie d’un individu, au tout début aussi de la vie d’une famille. C’est l’idée de s’approprier la musique et plus globalement la culture, comment faire sa propre culture et comment s’y sentir légitime ? Pour nous, ces questionnements commencent dès la petite enfance.

Monte le son, concerne plutôt les enfants à partir de la maternelle et du primaire. Nous proposons des activités d’éveil musical, des cours de chant et des cours de guitare. Au sein de l’association, il y a une musicienne, qui intervient tout au long de l’année dans les écoles pour monter des projets pédagogiques avec les enfants. On est toujours sur une dimension collective. Chez Watsu, aucun cours individuel car pour nous la musique ça se fait ensemble, ça se partage !

Du bon son, ce sont des spectacles et des projets artistiques professionnels. Des spectacles jeune public qui s’adressent aux enfants, mais aussi aux adultes. On met un point d’honneur sur le fait que ça puisse parler aux parents et non uniquement aux jeunes enfants. Pour moi, un spectacle où les parents s’ennuient, c’est un spectacle raté haha. »

🎪 Quels sont vos projets cette année ? 

« Trois grands projets nous attendent cette année ! On a essayé de ne pas se laisser abattre malgré le contexte…

Notre premier projet est une création qui s’appelle Voie Lactée, un spectacle de contes et musiques qui s’adresse à un jeune public à partir de 5 ans. Ce spectacle est une balade au cœur de la nuit et de ses mystères. Il est issu de différentes traditions orales (Amazonie, Afrique, Pays basque..), et de plusieurs compositions originales. Il aborde la question de la nuit sous un axe symbolique, puisque la nuit est quelque chose d’assez inconnu, qui peut à première vue, nous faire peur. L’idée ici, c’est de revisiter et de s’interroger sur ses différentes émotions (inquiétude, peur, fascination, excitation, …) que suscitent ce moment si particulier de la nuit

Notre deuxième projet est une collaboration avec l’association La Bourguette, une structure qui accueille des personnes atteintes d’autisme. Au mois d’août dernier, on a imaginé une première création avec 3 artistes musiciens et comédiens. On y a intégré un chœur intergénérationnel sur scène pour interpréter des chants.
C’est un peu toute la synthèse de ce que l’on fait, à travers cette dimension pédagogique d’aller vers des gens et de création. Ce spectacle va être joué pendant le Festival du Off à Avignon. On espère pouvoir renouveler ce type d’action culturelle avec de nouveaux publics. 

Le troisième projet qui nous porte beaucoup, c’est une collaboration avec une halte-jeux associative qui s’appelle Les Mistigris, basé à Pertuis. Nos bureaux sont d’ailleurs installés là-bas. C’est super intéressant, car on fait, à la fois des interventions auprès des enfants, mais aussi des temps de répétition directement dans les salles de jeux quand on est en train de créer un spectacle. On voit la réaction des enfants par rapport à ce qu’on est en train de créer donc ça nous aide beaucoup à être pertinents. Au mois d’août, on va installer une yourte Watsu dans le jardin, dans laquelle on va pouvoir créer de nouveaux ateliers et des résidences artistiques sur des projets musicaux jeunes publics. On est ravis, car c’est une nouvelle page qui s’écrit et ce lieu est aussi une nouvelle ouverture vers plein de possibles ! »

🎭 Quel est le projet qui vous a le plus marqué ? 

« Compliqué de choisir… Je dirais qu’il y en a deux. Le premier, c’est le spectacle la Voie Lactée que l’on présente au Festival d’Avignon. C’est une création qui nous tient à cœur, à la fois dans le spectacle en lui-même et aussi par le fait, de réunir au sein d’un même plateau plusieurs publics : des adultes qui font la chorale avec moi, des enfants qui font de l’éveil musical et des personnes atteintes d’autisme. 

Le second est une collaboration avec l’association de La Bourguette. Cette année, on est complètement inclus dans leur projet culturel. Cette coopération nous tient également beaucoup à cœur parce qu’il y a une vraie transversalité. Il y a toute une réflexion autour de la structure et de l’accès à la culture, la mixité.. C’est faire travailler ses deux questions conjointement et donner du sens à l’ensemble. »

Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment ?

« La collaboration et la coopération !

On vient de traverser une période dans laquelle on a été isolé malgré nous. Je pense qu’on a mesuré à quel point l’isolement nous coupe de nous-même, on n’est plus sûr de rien… Ce qui m’inspire en ce moment, c’est donc de retrouver la collaboration et se questionner sur comment ensemble, on peut se sentir plus fort, comment on peut à la fois construire, mais aussi résister. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin, une phrase qui me parle beaucoup en ce moment. »

🏡 Qu’est-ce qui vous a le plus manqué pendant les confinements ? 

« Sans aucun doute, de perdre le lien !

Par exemple, les cours en visio à la fin, on en pouvait plus, ça permet évidemment de garder un minimum de liens, mais ce n’est pas du tout la même qualité. L’ordi on a vite envie de l’éteindre et de passer à autre chose haha.. Alors qu’en vrai, une fois l’atelier terminé, on a souvent envie de le prolonger et d’échanger. C’est pour nous, exactement ce pourquoi on fait ce métier. » 

💌 Un dernier mot pour nos lecteurs ?

« On vous donne rendez-vous sur Avignon ! 
Et sinon… Sortons, retrouvons-nous, allons voir des spectacles, allons au cinéma, retrouvons-nous après les spectacles pour parler, changer, recréer du lien et pour refaire de la culture un projet commun !« 

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